CONCLUSION 1/2
Lancées le 1er Janvier 1970 en France et initialement outil de rémunération (non fiscalisé) des plus efficaces, les stock-options ont connu subi tant d'amendements, pour beaucoup exclusivement politiques, que la question de leur efficacité (entreprise/bénéficiaire) est à examiner soigneusement.
On le redit : si le nombre d'attributaires a fortement augmenté au cours des dix dernières années, le nombre de bénéficiaires au terme des plans n'a pas augmenté et la proportion/attributaires a mécaniquement diminué.
Ainsi, l'un des facteurs d'attrition, la mobilité professionnelle, joue contre le principe de fidélisation des attributaires : en clair, si les stock-options sont effectivement un outil de fidélisation des dirigeants, des comités de rémunérations de grandes entreprises (ceux comportant une forte proportion de membres extérieurs à l'entreprise) soulignent en interne, avec un certain goût de la provocation, qu'il serait parfois plus simple de "jouer la durée" pour bénéficier de plans de stock-options particulièrement généreux, que de majorer sa contribution au résultat de l'entreprise, en principe le meilleur moyen d'augmenter la part de rémunération variable.
Outil de fidélisation des dirigeants certes, mais l'absence de transparence sur les gains nets réalisés empêche l'évaluation de leur part dans la rémunération totale ce qui jette indéniablement un trouble sur la relation performance-rémunération.
Pour autant, la "transparence" complète sur les plus-values réalisées dissiperait-elle le trouble actuel ?
Pas sur puisque qu'il faut assumer un cours de bourse parfois déconnecté des réalités économiques sur lequel les bénéficiaires de stock-options prospèrent légitimement.
A moins de valoriser la dimension "transfert de patrimoine" des stock-options; à l'époque de prises de participation/contrôle de l'actionnariat par des fonds de pension souvent mal perçus, l'argument d'un actionnariat de direction générale devrait être mieux perçu car finalement assez rassurant.
Concurrence : les attributions d'actions gratuites vont certainement concurrencer les stock-options : dès que les actions gratuites seront distribuées en substitution des stock-options et aussi largement que dans certains des plans actuels, l'absence complète de risque en capital, la suppression de l'aléa, des conditions d'exercice et de portage simplifiées , un régime fiscal et social plus attrayant, l'efficacité de l'outil et l'effet d'aubaine associé devraient conduire à réserver les stock-options aux dirigeants des entreprises en très forte croissance, ne disposant pas de rémunérations "de marché" compte-tenu de leur jeunesse, devant absolument fidéliser leurs hommes-clé et, dernier argument qui n'est pas le moindre, autorisant un effet de levier financier bien plus important que celui des actions gratuites.
N'est-ce pas finalement le retour aux valeurs d'origine des stock-options ?