L'idée d'une "World class Executives" selon laquelle des dirigeants de très grandes entreprises seraient internationalement mobiles, ce qui justifierait une (retention) rémunération supplémentaire est répandue, séduisante ... et probablement fausse.
Démonstration.
La crainte de ne pas se situer "au niveau du marché" salarial des dirigeants, d'être mal placé dans la compétition pour séduire et retenir les meilleurs justifie une production intense de nouveaux outils de rémunération par les entreprises, leurs conseils et un législateur "économiquement patriote"
Réalité
Peu de choses dans le parcours des dirigeants atteste d'un désir de mobilité, encore moins de sa réalisation.
Les dirigeants, à de rares exceptions liées à des personnalités réellement internationales d'origine, de culture et de parcours, sont des "produits nationaux" qui ne s'exportent pas et ont une "zone de chalandise" limitée à leur pays ou leur région. On parle souvent à la faveur de changement de dirigeants plus de "chaises musicales" que d'importation des compétences.
Dans ce contexte, la rémunération n'est pas la variable déterminante dans la décision de changer d'entreprise, qui se prend en fonction du contenu supposé et des attentes, de circonstances et d'opportunités, et de l'évaluation et de l'acceptation d'un risque (parfois passagèrement compensé par une rémunération).
Conclusion
"L'effet panique" de la mondialisation est dans ce contexte plus une construction abstraite qu'une réalité à intégrer à la rémunération des dirigeants; ils restent avec constance fortement déterminés par des variables nationales (formation des élites, compétences nécessaires, exercice du pouvoir, culture et langues) qui limitent la leur mobilité internationale des dirigeants et ne justifient pas le déploiement d'une rémunération mondiale.