CONCLUSION 2/2
Les stock-options sont devenues, au rythme des scandales et révélations quasi-quotidiens, symboliques de la profonde crispation existant sur la rémunération des dirigeants.
Certaines "affaires" démontrent la malhonnêté de dirigeants, d'autres des aspects moralement discutables mais non pénalement sanctionnables. D'autres dirigeants sont cloués au pilori, victimes de "dommages collatéraux".
On ne pourra pas résoudre la crise des stock-options sans engager une réflexion de fond sur la rémunération des dirigeants visant à rendre une signification réelle à des outils pour un certain nombre discrédités par l'utilisation opportuniste qui en a été faite, souvent d'ailleurs avec la bienveillance sinon le soutien du législateur, investi d'une mission visant à "préserver la compétitivité internationale " des entreprises et de leurs dirigeants.
Au-delà du discours sur la gradation de la transparence sur lequel une certaine démagogie et inefficacité planent, trouvons des éléments devant permettre de susciter une meilleure perception des rémunérations, par les salariés, le public, le législateur et les actionnaires. Si la mission importe, c'est qu'elle cristallise un certain nombre de failles existant dans les rapports sociaux.
En celà, les propositions qui suivent parient sur la capacité des différents publics à admettre et comprendre les règles économiques des rémunérations, plutôt qu'à continuer d'être parfois traités comme des irresponsables. Rappelons d'ailleurs le succès des privatisations des années 1980 qui ont montré la capacité d'investissement financier et intellectuel de millions de personnes.
1 - publier les modèles de rémunération des dirigeants en apportant des explications concrètes sur l'équilibre global et la variabilité des différentes composantes
2 - apporter des précisions techniques en documentant systématiquement et en actualisant régulièrement les outils de rémunération. Il s'agit tant de normer les différents outils de rémunération que de garantir leur stabilité dans le temps.
3 - ne plus sous-estimer l'appétit du public pour ces sujets par manque de temps, méconnaissance ou même un certain mépris.
4 - convaincre et prouver sans cesse la proportionnalité entre performance et rémunération.
5 - mieux répartir les tâches entre l'entreprise et le législateur qui doit être perçu de manière plus affirmée comme régulateur capable de s'opposer aussi.
On l'aura compris : l'appétit actuel des publics pour le sujet des rémunérations mérite qu'on l'alimente avec une réflexion de fond plutôt que de continuer les véritables jeux du cirque auxquels on assiste actuellement. Ceci requiert du temps, des moyens matériels, et surtout un forme d'engagement des principaux intervenants, du MEDEF au organisations représentatives en passant par les supports de presse les plus influents.