STOCK-OPTIONS US : QUEL SCANDALE ?
Faits : depuis juin 2006, les révélations se succèdent sur la pratique consistant à antidater les stock-options de manière à effacer le risque d'une plus-value faible ou nulle et maximiser sans aucun aléa la plus-value. Tout ceci est pour l'instant circonscrit à certaines sociétés cotées américaines, principalement dans le Hi-tech (Activision, MC Afee, Apple, Cnet...).
A noter tout de même que 2200 sociétés sont soupçonnées d'avoir triché et 100 enquêtes de la SEC sont actuellement en cours.
Contexte : la tricherie survient alors que Enron et d'autres affaires majeures ont légitimé le développement d'une législation plus sévère (Sarbanes-Oxley) devant en principe rendre bien plus difficiles et visibles ces manipulations. On note par ailleurs que les stock-options sont devenues la principale source de revenu des patrons américains (cf. étude de The Corporate Library) quelle qu'en soit la forme (incluant les restricted stock-options).
Incidences : elles sont variables selon les sociétés. Si certains PDG ont du démissionner ou ont été congédiés (une vingtaine en une semaine), d'autres ont formulé officiellement exprimé leurs excuses aux actionnaires et c'est tout pour le moment.
Quel scandale ? : procédé choquant la morale, tromperie des actionnaires soumis aux aléas d'un secteur aux cours volatils, manquement délibéré à la transparence sur l'information financière... et relative facilité du procédé qui n'avait pas été décelé jusqu'alors malgré les récents durcissements législatifs.
Finalement : Les récentes lois américaines sur la transparence financière ont-elles au moins aidé à identifier les anomalies induites par ces stock-options gagnantes à tous les coups ?
Au-delà des sanctions administratives et de la communication de crise, les fautifs vont-ils être pénalement sanctionnés ?
Quelle contagion éventuelle cette pratique aura t'elle sur les stock-options validées qui, bien que parfaitement légales, finissent par représenter des montants en déconnection totale avec la réalité des salariés, actionnaires et électeurs ?
Contrairement à la France où la contagion est systématique, EADS et Vinci ont discrédité un peu plus encore ce mode de rémunération, l'opinion américaine, malgré l'importance croissante des stock-options dans la rémunération des dirigeants, ne remet pas en question ce mode de rémunération.
Est-ce la marque que le système d'identification des manquements et de sanction de ceux qui les ont commis est perçu comme efficace et légitime ? Les raisons sont-elles plus profondes ?
Ajoutons enfin qu'on ne voit pas bien pourquoi cette pratique serait limitée à certains dirigeants américains et non à des patrons d'autres nationalités qui ont du être au moins un jour tentés de procéder de cette manière. C'est à suivre...