Les récents scandales sur la rémunération des dirigeants donnent lieu aux critiques habituelles sur l'inefficacité et l'insuffisance des moyens de contrôle. Pourtant, l'arsenal s'est beaucoup étoffé ces dernières années. Petite revue de détail et effets de la transparence toute récente :
1 - la publication des rémunérations des 10 premiers dirigeants a tiré vers le haut les rémunérations françaises. Elles ont rejoint celles de leurs homologues européens alors qu'elles étaient inférieures de 15% en moyenne il y a 10 ans.
2 - Stock-options : elles concernent moins de 1% des salariés des entreprises françaises. Les obligations en matière de transparence et de publication existent, sont respectées ... et n'empêchent pas les pratiques contestables sinon juridiquement du moins moralement.
3 - Juste rémunération : pas si sur. Si la rémunération des dirigeants a progressé de manière relativement semblable dans les grands groupes, la performance des entreprises a évidemmment connu selon les configurations des variations importantes. En clair, la rémunération des dirigeants ne reflète pas plus qu'il y a 10 ans, plutôt moins la valeur des entreprises et de leur management.
4 - Mélange des genres : mandataire social, salarié, actionnaire à divers titres (stock-options, actions gratuites, BSAR...), les dirigeants ont gagné en niveau de rémunération et perdu en crédibilité. Les montants perçus sont générés par des outils souvent peu lisibles par le public, les salariés et les actionnaires et parfois contradictoires dans les objectifs et pratiques de management sur lesquels ils sont fondés.
Conclusion : malgré les récents scandales et les 3 ou 4 affaires qui apparaîtront inévitablement en 2007, les réglementations récentes joeunt assez bien leur rôle d'identification des excès, le législateur agissant efficacement pour punir ceux qui ont fauté.
Evidemment, la dissuasion fonctionne encore mal, et chaque scandale discrédite tous ceux qui par éthique ou par obligation respectent parfaitement les règles.