La semaine qui vient de s'achever a été dominée par le thème de la rémunération des dirigeants. . Les conditions de départ de M. Noël FORGEARD suscitent une nouvelle polémique bien décrite dans LES ECHOS de vendredi. Précédemment, c'est la rémunération du patron d'EIFFAGE qui a fait la une dans la plupart des titres de PQN et presse économique. M. Jean-François ROVERATO se voit reprocher l'attribution de 195 000 actions gratuites sur 2006 et 2007. Ecouter le podcast en ligne et relire les articles parus dans LE FIGARO. A lire aussi l'étude LE MONDE/LA STAMPA/EL PAIS sur la gouvernance des entreprises suivant 3 critères : Proportion de membres indépendants dans le conseil, part de l'actionnariat salarié/total, information sur la rémunération des dirigeants. EXXON arrive au 1er rang, suivie par Wal-Mart, Royal Dutch, BP, General Motors, Chevron, Daimler Chrysler... la suite dans LE MONDE daté du mardi 10 avril dernier supéco.
Autre thème récurrent, celui de l'actionnariat salarié et du poids, parfois involontaire, pris par les salariés lorsqu'ils représentent une part significative de l'actionnariat. On rappelle SAFRAN et plus récemment EIFFAGE pour qui l'actionnariat des salariés est d'un secours majeur dans l'OPA menée par SACYR. Rappelons que les actionnaires salariés d'EIFFAGE ne pourraient pas apporter leur soutien à SACYR puisque leur épargne salariale est logée dans une SICAV dont le gestionnaire est le seul décisionnaire des orientations (sur indication de la direction de l'entreprise), contrairement au FCPE qui offre en principe la possibilité au Conseil de surveillance d'opter pour le soutien lui semblant le mieux adapté. Plus sur le fond, le débat se poursuit aussi sur l'ampleur des évolutions ouvertes par la loi du 30/12/06 dernier portant sur l'épargne salariale. Après avoir retourné la question dans la plupart des directions possibles, les observateurs concluent à l'ambition limitée du texte et plus encore à la mise en oeuvre délicate de mesures extrèmement ciblées... voire clientélistes. Enfin et c'et repris par la presse américaine, la question des rémunérations en forte hausse des patrons néerlandais. On retient qu'en 4 ans, la rémunération du patron d'ING, M. Michel TILMANT, a progressé de 316%... ce qui resterait une décision parfaitement privée et le cas échéant moralement contestable si l'ancien ministre travailliste n'était devenu administrateur de la banque et avait formellement approuvé cette augmentation ainsi que celle de 60% de la rémunération des membres du conseil.
En résumé, les obligations de transparence nouvellement imposées aux entreprises quant à la rémunération de leurs dirigeants fonctionnent : elles révèlent les pratiques précédemment cachées, sans apparemment modifier la nature même de ces habitudes. Et ce ne sont probablement pas les réprobations des politiques relayées par la presse qui y changeront quelque chose.
A suivre : Jacques-Olivier MEYER, DG INTELFI, +33.1.47.56.11.81