NISSAN : Reuters annonce qu'à la faveur de l'AG du constructeur automobile à Tokyo hier, Carlos GHOSN, son CEO, a indiqué qu'en raison de performances insuffisantes, les bonus ne seraient pas versés au titre de 2007 et probablement aussi en 2009 au titre de 2008.
Quels sont les paramètres de cette décision financière et très symbolique ?
Analyse : on rappelle que CG avait été pris a parti directement par un "petit" actionnaire lors de l'AGA et que sa position de CEO était dans la balance. Il a récemment exclu de quitter NISSAN avant le terme de son mandat. Pour autant, quel est l'incidence de cette décision ?
Et bien pas énorme puisque malgré la valeur élevée des salaires de base sur lesquels les bonus sont indexés, leur suppression n'entraîne pas une économie de plus de 0,5% de la masse salariale... qui aurait de toute manière été enregistrée sans cette récente annonce puisque le mode de calcul des bonus NISSAN ne permettait pas de versement avec cette configuration de résultats économiques.
Effets sur les salariés : pour avoir déjà mené et observé les effets de ce type d'annonce, elle est quasiment oubliée le lendemain de sa communication au public. Effets sur les actionnaires : c'est peut être le public le plus sensible. il ne traduira certainement pas cette décision de manière positive dans le cours de bourse mais pourra se prévaloir d'une meilleure gouvernance, critère de rating devenu majeur.
Dernière remarque : la suppression des bonus peut-elle motiver les top managers dans l'atteinte d'objectifs économiques 2008-2009 ? D'expérience, cette mesure est plus vécue comme une sanction individuelle que comme la traduction des (mauvais) résultats de l'entreprise. On note qu'il est souvent plus efficace de reporter les bonus à une année ultérieure en assortissant les critères économiques de coefficients multiplicateurs très forts en cas de surperformance les années suivantes. Ce n'est apparemment pas le cas chez NISSAN. Affaire à suivre donc. Jacques-Olivier Meyer, DG INTELFI, +33.1.47.56.11.81