Pour de nombreux cadres expatriés, le contexte économique international a prématurément sonné l'heure du retour au bercail. Déjà vigilantes depuis quelques années, les entreprises françaises franchissent une nouvelle étape en rappelant un certain nombre de leurs salariés, réduction des coûts oblige. «Avec la crise, les retours d'expatriation, prévus ou impromptus, se multiplient», confirme Intelfi, une société de conseil en ressources humaines internationales. Si toutes les régions du monde sont concernées, trois zones géographiques le sont tout particulièrement depuis six mois. D'abord, «la côte est des États-Unis, puis Londres et enfin l'Asie, notamment Singapour et Shanghaï». À l'inverse, à Hong-kong, les arrivées sont plus nombreuses que les départs : la communauté française continue d'enregistrer environ 150 arrivées tous les mois. Outre les trois régions du monde les plus touchées, la Russie, où 90 % des entreprises françaises réduisent leurs dépenses et 37 % licencient, fait également moins recette. En général, selon les spécialistes, les secteurs d'activité les plus touchés sont ceux de la finance (80 %), de l'industrie lourde, des nouvelles technologies, du BTP et de l'immobilier. Autre aimant à expatriés, l'émirat de Dubaï connaît lui aussi de sévères revers. Désenchantée, l'importante communauté d'exilés volontaires déserte en masse. À tel point que, ces derniers mois, la police a découvert non sans surprise plus de 3 000 voitures abandonnées autour de l'aéroport international. Certaines berlines avaient encore les clés sur le contact. Parfois même, avant de plier bagage direction leur pays d'origine, les propriétaires avaient laissé un mot d'excuse sur le pare-brise et leur carte de crédit, utilisée jusqu'à la dernière limite, dans la boîte à gants. Il faut dire que lorsque le marché s'est effondré et que l'économie de l'émirat a commencé à ralentir, de nombreux expatriés se sont retrouvés avec plusieurs maisons sans pouvoir payer les hypothèques. Enfin, symbole de la croissance et eldorado des jeunes expat', la Silicon Valley n'est pas épargnée. Le célèbre expatrié français Loïc Le Meur en sait quelque chose : il a dû licencier un tiers des salariés de Seesmic, sa société.Les expat's sont aussi touchés
par la crise
La côte est des États-Unis, Londres, Singapour ou Shanghaï sont parmi les régions du monde les plus concernées par les départs. Souvent à contrecoeur.
Dubaï déserté en masse