Vous projetez de quitter la France et de vous installer pour travailler dans un autre pays. Voici pourquoi votre succès est une question d'équilibre :
Sur les 2 500 cas traités par INTELFI, ceux qui se sont le mieux déroulés (critère N°1 : évolution de carrière et de rémunération 5 ans après la mobilité internationale, 9 autres critères disponibles) sont aussi ceux qui ont donné lieu à une prise de risque "raisonnable". Difficile de parler de raison lorsque le conjoint risque son job, voire sa carrière, que la famille rechigne plus ou moins à accompagner celui ou celle qui a pourtant longuement cherché, trouvé et validé un offre internationale.
Et puis cette belle assurance s'inverse si l'on considère que comme toute corrélation, la relation peut être inversée i.e. les mobilités réussies seraient aussi celles qu'INTELFI aurait le mieux accompagnées ... parce qu'elles auraient présenté les chances de succès les plus élevées (et inversement). Retour à la case départ.
Et pourtant, réussir sa mobilité internationale dépend de bien des facteurs communs à l'alpinisme, sport aussi extraordinaire par le plaisir qu'il procure que les risques qu'il entraîne : toujours conserver 3 points d'appui sur 4.
En clair et pour celles et ceux qui ne pratiquent pas ce sport, les analogies sont nombreuses :
1 - il faut s'accrocher à une paroi parfois glissante, parfois cassante avec peu de moyens, sans garantie de succès
2 - on ne dispose même armé d'un piolet et de crampons que de quatre points d'appui
3 - on peut s'assure à chaque fois que c'est possible, mais l'assurance fonctionne mal et fait parfois chuter toute la cordée
4 - on sait que le temps d'un mouvement, il est nécessaire de modifier l'un de ses points d'appui. Il est tentant de ne pas décomposer son mouvement et de modifier simultanément plusieurs points d'appui.
5 - la modification simultanée de plus d'un point d'appui entraîne la chute, irrémédiablement. Et pourtant
6 - en cas de dévissage de la paroi (chute), le rapatriement de ce qui reste peut être tenté, c'est tout
7 - en cas de succès, en parvenant au sommet, ceux restés en bas (i.e. France) ne vous verront pas
8 - la descente est largement aussi dangereuse que la montée (le retour aussi)
9 - les conditions météo changent vite et du tout au tout (décision d'un COMEX du lundi matin)
10 - mieux vaut parfois rester au refuge, voire définitivement dans la vallée, que de rentrer avec "la perche", mais c'est alors trop tard.
Alors que vous avez réussi l'ascension, le bivouac en pleine paroi, l'atteinte du sommet sans oxygène, la descente, essuyé une avalanche qui a emporté la cordée précédente et la suivante, il vous revient d'expliquer votre parcours et de le valoriser ni par excès, ni par défaut, à des personnes qui remettront par principe la qualité de votre succès. Il va falloir défendre vos succès pour avoir le droit de participer à la prochaine "Face Nord" alors que vous pensiez durant toute votre expédition que vous en seriez le leader naturel.
Conclusion : la mobilité internationale est comme l'alpinisme, à la fois gratifiante et ingrate :
1 - Ne comptez que sur vous, le reste de l'équipe peut aussi bien soutenir qu'entraîner dans une crevasse
2 - Soyez conscient de vos capacités effectives et révisez bien votre matériel avant le départ
3 - C'est une affaire d'équilibre et votre stabilité sera tout au long de la course soumise à rude épreuve
4 - Ne croyez pas être cru parce que vous l'avez vécu, il vous faudra le prouver
5 - Préférez la visibilité à la difficulté. Mieux vaut être suivi à la jumelle et si nécessaire secouru par un hélicoptère que réussir une face Nord dans l'ombre, cassante, pierreuse et dont vous aurez été le pionnier, ce qui vous obligera à valoriser votre succès jusqu'à la fin de votre carrière ... en montagne tant les observateurs restés en vallée remettront en doute votre performance.