Comme chaque année, j'ai eu le plaisir de faire mon séminaire au Celsa.
Voici quelques éléments de bilan susceptibles d'intéresser tous ceux que l'enseignement supérieur concerne, des étudiants de l'Université, des Ecoles de Commerce et de Gestion, Ecoles d'ingénieurs, et cycles supérieurs courts.
Le Celsa est une exception, grande école au sein de l'Université. Les étudiants bénéficient de moyens humains, techniques et logistiques plus proches de ceux des grandes écoles que de ceux habituellement mis en oeuvre à l'Université, en France. La dimension Recherche, sur laquelle le Président de la République semble avoir des idées de réforme, y est présente, y compris au sein du Master II dans lequel j'interviens.
Et ce n'est pas une caricature de recherche en Sciences Humaines un peu théorique et fumeuse comme ses détracteurs la dépeignent. J'ai confirmé cette année au contact des étudiants dont j'avais la responsabilité momentanée que c'est une véritable richesse de concilier la qualité intellectuelle et l'exercice de l'esprit critique avec la connaissance des entreprises. Réforme, peut-être, préservation des richesses de niches, sûrement, absence de blocage par principe, difficile d'y croire...
Rien n'est parfait, évidemment. On peut reprocher aux étudiants du Celsa leur faible niveau en langues et à l'administration la sélection à l'entrée, qui aboutit a une assez grande régularité des profils que je retrouve chaque année. En clair, si la "diversité" n'est pas en soi un objectif, la comparaison avec les Ecoles de Commerce dans lesquelles j'interviens est frappante. A HEC et à l'ESCP, 50% des promotions ont vocation à travailler à l'international, le plus souvent d'ailleurs parce qu'elles en proviennent. Dans ces contextes, la "diversité" est privilégiée et c'est un argument de communication important. Au Celsa, j'ai appris un peu par hasard le parcours international de certains étudiants... qui n'ont pas à rougir de la comparaison avec leurs camarades des Grandes Ecoles.
Intervenant dans les 2 types de structures (Ecoles et Université), je connais aussi la schizophrénie de chacun de ces milieux. Il est toujours amusant/surprenant/irritant de recueillir, sans les avoir recherchées, les mêmes remarques des universitaires à l'égard des écoles, et réciproquement, comme si ces 2 milieux étaient séparés par une barrière étanche, alors que les double cursus sont de plus en plus nombreux, notamment grâce aux MBA, MS et autres 3ème cycles que de nombreux étudiants de l'université peuvent réaliser dans les écoles. Ils se retrouvent d'ailleurs ensuite dans l'Entreprise. Ainsi, les clients d'Intelfi sont fréquemment des personnes ayant suivi l'un des 2 cursus ou, de manière croissante, les 2, avec une majeure Université (Bac + 3 Licence) et admission parallèle ou Bac +5 Master et MBA/ Master II.
Pour conclure momentanément sur ce sujet, j'ai été, bien plus que l'année dernière, intéressé par le travail et l'implication des étudiants dont j'avais la responsabilité. J'ai apprécié leur niveau théorique et leur capacité à traiter professionnellement le cas que je leur avais soumis, en peu de temps, et d'une manière qui sera appréciée en entreprise. Ils s'apprêtent d'ailleurs à commencer leur stage d'ici 3 semaines. Je leur souhaite très sincèrement beaucoup de réussite. J'ai aussi été impressionné par l'importance qu'ils accordent au "worklife balance", vu de manière positive, c'est à dire en ayant le soin de réussir leur vie professionnelle sans contredire leurs attentes personnelles. Sur ce sujet, la génération précédente avait probablement moins réfléchi. So long !