Puisqu'on entend beaucoup parler actuellement du contrat RAFALE avec l'Inde, c'est occasion de titrer "Développement International, Exportation, expatriation" : ce titre porte dans le bon ordre la chaîne vertueuse qui crée des postes à l'export et qui justifie les besoins des entreprises hors de leur territoire national. Sans recenser les chiffres de manière exhaustive et le site du Ministère des Affaires étrangères (MAE) comme celui du commerce extérieur sont complets sur ce sujet, on s'étonne toujours de la distorsion entre le potentiel d'un pays et la place de la France dans son commerce international, ce notamment à la faveur de grands contrats internationaux créant des besoins d'emploi directs et indirects (sous-traitants) dans le pays d'exportation.
Prenons donc le cas de l'Inde, ces jours-ci particulièrement placée sur le devant de la scène médiatique,avec "les" contrats RAFALE, à la croisée des chemins entre la fabrication locale de 126 appareils certifiés par le constructeur qui n'y est pas favorable du tout, ou plus probablement, fabrication en France d'une trentaine aux "règles de l'art". L'Inde est un pays à potentiel économique absolument majeur et croissant, et la place des entreprises françaises et de salariés en mobilité internationale, quel que soit leur statut (contrat local "plus" négocié, détachement de courte durée, expatriation).
En 2014, la France a exporté près de deux fois moins en Inde que l'Inde en France (5,2 Mia€ source Ministère du Commerce extérieur), et arrive au 26 ème rang des partenaires commerciaux de la France.
Encore en Asie, échanges quatre fois et demi plus importants avec la Chine mais dans des proportions identiques Import/export du simple au double (FR->CHINE 2014 : 20,5 Mia€, CHINE->FR : 43,4 Mia €). Enfin, pour rester en Europe et afin d'étalonner la balance commerciale, la balance des paiements et la balance ... des emplois (agrégat qui n'existe pas vraiment, à la fois parce qu'il est loin d'être évident à établir et parce que son solde serait en défaveur de la France au regard des chiffres qui précèdent), le commerce de France vers le Royaume-Uni s'est monté à plus de 30 mia € en 2014, et dans le sens inverse, 19,7 Mia € (source Ministère du Commerce Extérieur). UK présente le solde commercial positif le plus élevé en faveur de la France, l'Allemagne restant premier client et fournisseur.
Et puisque les indicateurs reliant mobilité internationale et commerce extérieur n'existent pas vraiment, on retiendra tout de même que c'est au Royaume-Uni que réside le plus grand nombre de français "expatriés", quelques nuances étant ici aussi à introduire, allant parfois à l'inverse des idées reçues et pour la réussite de la France :
Au sein de l'Europe, la France possède la proportion la plus élevée de résidents à l'étranger, avec plus de 2% de la population, ce qui représente plus de 3 millions "d'expatriés" (la représentation à l'Assemblée Nationale des Français de l'étranger faisant suite à leur représentation au Sénat qui existait, elle, de longue date, trouve ici tout son sens).
Et sur ces 3 millions, environ 50% travaillent directement hors de France, dont une moitié en Europe et l'autre moitié ... plus loin. Les personnes non-résidents ne travaillant pas sont les accompagnants, et on souligne à moins d'une préparation de long terme, les véritables difficultés que crée le départ à l'étranger au sein d'une famille dont comme 85% des dirigeants et cadres, les deux adultes travaillent. Dans la quais-totalité des cas, l'un des deux doit démissionner pour motif dit géographique. Si avant les crises, c'était une interruption de parcours peu préjudiciable, les difficultés de l'emploi en France font de la valorisation d'une période non travaillée à l'étranger un véritable préjudice de carrière, tant les double-mobilités simultanées sont des cas particuliers et le marché de l'emploi parfois insuffisamment sensible à une expérience à l'étranger, a fortiori à une interruption de parcours consacrée à suivre son conjoint.
A retenir néanmoins cette mobilité majeure des français à l'étranger, dont le causes donnent lieu à de multiples études dont les résultats sont à la fois intéressants et très fréquemment contradictoires, notamment quant aux motivations effectives de la mobilité internationale.
En savoir plus : contacter INTELFI, Jacques-Olivier MEYER, DG, +33.1.47.56.11.81