Quelles vont être les conséquences de la "perte" du triple A par la dette souveraine française et par cascade, celles des institutions, des grandes entreprises et des PME/PMI notamment dans le coût du crédit et l'accès aux financements et au crédit ?
La perte du triple A, cette nouvelle notation de la France, les dégradations envisageables de la note à l'avenir vont-elles avoir un effet majeur sur l'emploi en France ? Dès avant cette annonce, les tendances du marché de l'emploi domestique français sont connues; augmentation des suppressions d'emplois nettes, durée nécessaire pour retrouver un poste "comparable" en augmentation significative, caractéristiques des demandeurs d'emploi plus exigeantes pour accéder à l'emploi à nouveau, notamment sur les donnés d'âge, de qualification, d'expérience et de rémunération.
C'est là que la recherche d'un emploi à l'étranger peut sembler constituer une piste, dès lors qu'un certain nombre de conditions sont réunies, tant pour ce qui concerne la motivation que la prise en compte des nombreuses contraintes, pendant la préparation d'une expatriation, sur le projet professionnel en soi, le positionnement professionnel à l'étranger, les techniques de recherche d'emploi, les conditions de rémunération et de mobilité à négocier avec un futur employeur, les sécurités à obtenir, la connaissance et la pratique des langue et culture des pays envisagés pour une expatriation. Le choix d'une région ou d'un pays est stratégique et sauf expériences validantes dans l'historique professionnel et personnel, c'est l'un des choix les plus complexes parmi les dizaines de questions se posant.
Avant de poursuivre l'approche macro, je vous recommande le nouveau programme d'Intelfi, "TESTEZ VOTRE POTENTIEL INTERNATIONAL" en une demi-journée. Il permet de procéder à une 1ère évaluation de vos capacités concrètes à la mobilité internationale; à son terme, vous saurez s'il convient "d'y aller ou pas", disposerez d'un 1er calendrier, de critères classants pour vous positionner dans une région ou un pays. Vous pourrez ensuite participer au 2ème programme "BATIR SON PROJET PROFESSIONNEL INTERNATIONAL". Les détails, dates, fiche descriptive complète en contactant INTELFI par e-mail : jomeyer(at)intelfi.com ou Tel : +33.1.47.56.11.81
Les projets d'expatriation de certains salariés s'en trouvent déjà modifiés, et ça ne date pas de vendredi dernier; c'est la fameuse anticipation des marchés qui s'applique au marché de l'emploi. Il ne va pas y avoir d'effet de fuite massif, parce qu'un projet d'expatriation ne se bâtit pas à très court terme, parce que , même si la motivation "l'herbe est toujours plus verte ailleurs", celles et ceux qui voudraient partir poussés par un "effet panique" sont fréquemment les plus liés par des contraintes autres que professionnelles dont ils ont déjà par le passé pris la mesure.
Enfin, la perte du triple A va t-elle modifier le comportement et les projets des expatriés en poste qui envisageaient de rentrer en 2012 ? Quelques pistes de réponse :
Les conséquences en termes d'emploi et de mobilité professionnelle, dont la mobilité internationale fait partie intégrante, se font déjà sentir depuis ... quelques années. Les jeunes diplômés formés dans les écoles et universités a/ qui ont de longue date développé avec des partenaires internationaux des double-diplômes, après avoir sélectionné les étudiants en tenant compte de leur niveau en langues (l'anglais étant présumé être la langue de travail, la langue "de sélection" en étant une autre, si possible rare), b/ ou à défaut d'autres écoles et universités qui encouragent leurs étudiants à passer l'année de césure à l'étranger, année non diplômante stricto sensu mais constituant culturellement et professionnellement une période d'intégration longue, voient leurs étudiants une fois diplômés constituer le principal du groupe des expatriés. Les taux d'expatriation des jeunes diplômés sont élevés par rapport à celles et ceux qui a/ont suivi un cursus dans un seul état, ça va de soi b/aux tranches d'âges supérieures, l'expatriation étant statistiquement fonction inverse de l'âge.
Pour en être certain, il suffit de constater l'effet d'aspiration créé par la situation économique française et dans une moindre mesure européenne sur les projets d'expatriation, les crises économiques, financières, sociales en cours depuis plusieurs années ayant incité celles et ceux qui avaient/ont et auront la possibilité de s'installer dans des pays à croissance élevée et stable à le faire. Si les écarts en termes de croissance et de création d'emplois, de création et de distribution des richesses se creusent entre pays et régions/continents, la motivation première "fuite" ou "économique" a de beaux jours devant elle, dès lors qu'on satisfait à ses exigeants "critères d'admission".
Qui est "admissible" pour aller bénéficier de la croissance là où elle se trouve en s'expatriant ? A travers l'expérience des clients d'Intelfi, plutôt les jeunes diplômés ou ceux disposant d'une première expérience professionnelle, ayant validé un double-diplôme effectivement reconnu dans le pays d'expatriation, peu liés par des contingences personnelles et/ou familiales à leur pays d'origine, prêts à s'intégrer dans des pays à croissance positive et durable, encore en voie de développement ou récemment sortis des critères des PVD. On pense bien sur aux "BRIC" et la liste est à compléter.
Quant aux conditions de mobilité, elles sont le plus souvent difficiles à négocier, ces expatriés prenant un poste "localo-local", c'est-à-dire aux conditions d'un salarié local, sans que l'entreprise souhaite ou puisse faire la différence entre un poste local occupé par un local ou par un expatrié, ceci étant d'autant plus fréquent que ces employeurs ne disposent pas fréquemment d'établissements, bureaux ou filiales en France, ce pays étant souvent pour eux difficile à localiser.
Pour les expatriés en poste à l'étranger lointain (Asie), on note un très net "coup de frein" sur les projets de retour et ceux qui ont perdu leur poste tentent de rester sur place plutôt que de rentrer pour y retrouver d'autres fonctions sur des marchés d'emploi qui restent extrêmement fluides. Des problèmes concrets se posent, notamment dans ceux des états d'Asie qui conditionnent le permis de séjour à la situation professionnelle (Singapour), et plus encore quant à la faiblesse ou l'inexistence des dispositifs d'indemnisation du chômage, dont on relève qu'elle est parfaitement connue des expatriés dès leur installation dans ces pays. C'est d'ailleurs une motivation supplémentaire que de parier sur les effets d'une faible indemnisation chômage pour stimuler les marchés d'emploi locaux et retrouver un poste bien plus rapidement qu'en Europe, l'absence ou la faiblesse des cotisations/prestations selon les états d'Asie/Amérique cosntituant une autre motivation pour disposer étant en poste de son revenu, soit en le consommant, soit en l'épargnant ... dans des systèmes d'indemnisation chômage locaux entièrement facultatifs.
On rappelle ici que les cotisations à l'assurance-chômage des français de l'étranger (GARP) des entreprises françaises expatriant des salariés hors d'Europe sont devenues obligatoires et acquittées par l'employeur d'origine. Ces cotisations ouvrent droit à des prestations au retour en France, sous conditions précises, notamment liées à la rupture du contrat d'origine français ayant repris ses effets au retour, et dont la rupture n'a rien d'automatique par rapport à la rupture du contrat local. Le GARP ne couvre donc en rien le risque chômage des expatriés en poste à l'étranger.
La réponse à la question est donc oui, la dégradation de la note de la France, de certaines de ses collectivités et entreprises va avoir un effet sur l'emploi en accélérant les projets d'expatriation qui étaientdéjà plus ou moins engagés, peut-être susciter de nouvelles vocations, ce d'autant plus que le commerce extérieur de la France et des plans de relance fonctionneraient, et conduiraient à ce que l'offre internationale d'emplois soit supérieure à la demande, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. On rappelle que la mobilité internationale est une pratique de groupes plus que de PME, ce que la structure des exportations françaises montre crument : 1 400 entreprises assurent 75% des exportations françaises !
En savoir plus : Jacques-Olivier Meyer - DG INTELFI - jomeyer(at)intelfi.com - +33.1.47.56.11.81