Depuis sa création en 2005, Intelfi s'est consciemment développée sur le tryptique/Tripode/Trépied/Gorilla pod constitué des activités complémentaires Conseil, Recherche et Enseignement Universités et Grandes Ecoles.
Et depuis 2005, le monde a changé (J'ai vu finir le monde ancien (A. Adler) ...) et de très nombreux ouvrages pragmatiques, descriptifs ou déclinistes sur ces thèmes ont vu le jour, et ça n'est pas fini. Les peurs et leurs boucs émissaires ont été désignés, comme l'histoire récente et moins récente l'ont systématiquement montré. Mais la peur est mauvaise conseillère. En toute matière, et notamment concernant le pilotage de sa carrière. Elle conduit à l'immobilisme, qui induit l'invisibilité, conduit à conclure à l'inutilité, puis à l'expulsion d'un corps devenu étranger au corps social qu'est l'entreprise. En clair, si vous avez la trouille, ne vous efforcez pas de le dissimuler, ça se verra, mais prenez les dispositions pour que l'objet de cette trouille s'efface petit à petit, même s'il faut compter en semaines ou en mois.
Mais sur quels chemins l'auteur de ce blog va t'il s'aventurer, lui qui s'investit dans la mobilité internationale, le contrat de travail, la rémunération, les fiscalités, la protection sociale, la retraite internationale, le net en poche, les conséquences de la mobilité sur la vie personnelle et familiale ? C'est que les crises ont pour effet de figer les plus atteints par "les peurs" dans une position digne du vésuve, et de ne laisser s'animer (changer de poste, d'entreprise et de pays) que ceux que l'on souhaiterait voir rester.
Ce qui est valable pour les Groupes l'est pour les PME et les cabinets de conseil, dont Intelfi. Nous y voila.
Comme pour les bons Champagne, l'assemblage entre conseil, recherche et enseignement varie selon les années afin de maintenir la qualité de la cuvée, voire du millésime, mais reste assez équilibré pour assurer un développement continu du cabinet et une cuvée qualitativement et quantitativement stable ou progressive. Que les clients du secteur, la Maison T et les Tonnelleries C en soient remerciés pour leurs leçons sur l'élevage et la maturation. Contrairement à l'adage populaire, il n'y a pas loin de la foudre à la coupe.
Pourquoi ce tryptique/tripode, Trépied, Gorilla pod ... et pourquoi en parler aujourd'hui ? Parce que c'est l'un des facteurs d'équilibre d'Intelfi, qui ne pourrait fonctionner sans ces échanges entre étudiants, jeunes diplômés, cadres confirmés, dirigeants, en poste, hors poste d'une part, le pôle recherche opérationnelle qui aide au repositionnement permanent d'Intelfi dans un contexte politique, économique, social et humain inédit par son extrême labilité (et ses déséquilibres, dont les tenants de la théorie économique ainsi nommée, pour la plupart "six feet under", doivent se retourner au moins les métatarses) en cherchant réponse à la question : qui sommes-nous et quelle est l'identité du cabinet aujourd'hui par rapport à il y a un an, 5 ans ? Et quel projet d'entreprise prévoir pour dans 3/5 ans ?
Allons droit au but : qui seront les clients du futur, quels seront leurs besoins, quelles prestations leur offrir pour les contenter ? Le pôle conseil, partie visible de l'Iceberg, ne vivrait-il pas suivant les récents dires d'un des collaborateurs de la recherche Intelfi, "aux crochets" de la recherche opérationnelle et des relations écoles et universités qui forment les salariés de demain, dirigeants et clients d'après demain ? Certes, c'est parfois ainsi, parfois l'inverse et ça fonctionne bien, indépendamment des perceptions positives ou négatives des uns ou des autres. Après tout et comme cela lui fut répondu, cela dépend de l'envie de chacun d'être dans la lumière ou dans l'ombre, endémiquement ou successivement, chaque posture ayant ses avantages, encore faut-il suffisamment bien se connaître pour ne pas se fourvoyer à l'opposé de sa nature.
Nécessité d'adaptation donc, et aussi de manière bien plus prosaïque, nécessité de survie, tant la pratique du conseil en tant que dirigeant de cabinet est exigeante et nécessite des respirations pour conserver les standards de qualité désirés par les clients et qui sont un des items clés des études annuelles d'efficacité d'Intelfi menées anuellement par le pôle Recherche. En effet, quel autre moyen scientifique avons-nous à notre disposition pour mesurer le contentement des clients que de le leur demander, parfois avec insistance tant cette habitude a encore du mal à prendre en France par rapport à l'entreprise anglo-saxonne ou "l'appraisal" fait partie de la prestation. Peut-être est-ce ce lien excessivement affectif (c'est la manière aimable de la nommer) qu'ont nos concitoyens avec leur travail, et qui est si spécifique à la France ? Who knows ?
Etude intéressante cependant : 15% des cadres américains ont retravaillé pour la même entreprise après en avoir été licenciés, parfois des années plus tard, moins de 1% des français le déclarent, soit l'épaisseur de l'erreur statistique, soit zéro.
En tout cas, il est toujours aussi surprenant de constater que des appréciations délivrées après des conférences, ateliers ou formations par d'anciens élèves de grandes écoles et d'universités sont majoritairement anonymes. Réactionnairement et viscéralement, si cela ne tenait qu'à moi, et c'est le cas pour ce qu'Intelfi organise, on n'accepte que les appréciations nominatives dans les deux sens, tant de la part de l'auteur de la fiche d'appréciation que concernant celle ou celui faisant l'objet de cette appréciation, dont on n'accepterait pas un instant l'anonymat. Et cela ne se fait pas toujours sans casse, à l'université principalement, ou l'anonymat serait une sorte d'acquis social (le sujet ne peut malgré mes relances être traité plus avant, c'est tabou, et c'est le propre de certains "acquis").
Enfin, nécessité quasi-voltairienne de disposer de candides et qu'ils me pardonnent s'ils se sentent visés,; c'est tout sauf une injure. En particulier concernant les étudiants de la Sorbonne-Celsa auprès desquels je fais cours, comme d'ailleurs les Alumni HEC ou d'autres grandes écoles qui par leurs appréciations et leur participation à des séminaires et conférences, apportent des remarques dont la fraîcheur permet fréquemment de reprendre telle ou telle pratique ou recherche au profit d'Intelfi vers plus de réalisme, de tact ou de pragmatisme.
Certes il m'est demandé de les instruire sur les "RH internationales", mais ils peuvent parfois ignorer à quel point leur contribution peut s'avérer importante par leur angle de vision sur ces problématiques, peu expert mais tant débarrassé du jargon et des (mauvaises) habitudes de la tribu des consultants à laquelle j'appartiens. Un totem est en cours de constitution afin de qualifier cette tribu, nous ne possédons pas de hache de guerre et les travaux du nouveau Tippi sont en voie de conclusion, afin que les clients et ce monde qui gravite autour s'y sente (encore) mieux.
Beaucoup de jeunes diplômés,rapidement surnommés en France "Jeunes Dip", ce qui me fait immanquablement penser à la carotte, au chou-fleur et au concombre débités en "dips" se projeteraient volontiers dans une carrière de consultant, en tant que salarié d'un cabinet, plus encore comme créateur. (Etude annuelle Intelfi : citation assistée parmi une liste de 15 métiers effectuée devant les étudiants de la Sorbonne à la rentrée annuelle).
Avantage qu'y perçoit la génération Y, bien qu'on parle de sa prochaine disparition : l'indépendance plus encore que l'autonomie. Quelle erreur de le croire, mêm si c'est parfaitement excusable et compréhensible vu du dehors, tant ce métier est fait d'exigences interdépendantes administratives, de gestion, humaines, relationnelles, qui se potentialisent et s'ajoutent aux spécialisations indispensables (pardon mais ne parlez pas systématiquement d'expertise avant d'avoir obtenu le prix Nobel).
Intelfi ne peut et ne veut absorber cette demande, pour des raisons de taille (nous sommes une boutique et non un General Store) et qui conduirait immanquablement à devenir DRH de mon propre cabinet,ce qui est le cas en France au dela d'un certain effectif, du fait des fameux effets de seuil. Et pour avoir tenu la fonction RH une quinzaine d'années à l'international pour des groupes de taille continentale ou mondiale (Novartis, Suez ...), tout le plaisir fut pour moi mais conseiller mes clients m'est aujourd'hui infiniment plus plaisant, incroyablement plus jouissif, même si j'y ai perdu la voiture et me suis payé un vélo.
Début de carrière : est-ce le bon moment pour faire du bon conseil ? Tout ce que je peux répondre, c'est que mon expérience pour Andersen Consulting (futur Accenture, que certains caricaturent en contraction d'ACCidEnT de voitURE) correspondit à un déniaisement fort utile mais limité dans le temps, particulièrement lorsque je mis quelques jours à comprendre l'économie du cabinet, la raison d'être essentielle de mon poste étant la maximisation de la différence entre le taux de chargeable imposé au client par le cabinet et ma rémunération, ce qui explique fort bien que le ratio d'attrition entre juniors et associés ait été à l'époque de 1 pour 2 à 300 entrants.
Ceci explique entre autres erreurs faites en début de carrière que frais diplômé émoulu de plusieurs universités et écoles, j'ai été capable d'assister à une réunion client et ai eu besoin d'une bonne heure pour me rendre compte qu'elle ne me concernait absolument pas, la mienne se tenant dans la salle située juste à côté ...
D'ailleurs, les collaborateurs d'Intelfi sont aujourd'hui avant tout des experts de leur matière, assez madrés, qui dépassent toutes et tous allègrement la trentaine et qui pour certains ne sont pas "rentables" autrement que par leurs "apports en industrie", et c'est le principal.
Enfin, le métier de consultant salarié n'a pas grand chose à voir avec le métier de consultant responsable d'un cabinet, en lutte permanente pour une juste recherche, allocation et affectation des ressources, qui nécessitent donc des capacités managériales pas nécessairement toutes apprises dans les écoles de management, tant les déformations du terrain nécessitent un esprit à la fois adaptataif au quotidien mais qui ne perde pas de vue sa vision à 2/4 ans, ce qui constitue un grand écart permanent, de loin préférable à l'enlisement dans le quotidien, qui vaut à son coupable la clôture de son activité à court terme "sans avoir démérité" au sens du bon élève, ce qui équivaut à la sanction suprême du far far west : être enduit de goudron avant d'être roulé dans des plumes et de se voir signifier devoir quitter "cette ville" sans attendre.
Tout ceci pour annoncer que dans cette logique de tryptique, un nouveau partenariat voit le jour entre Intelfi et la Société des Arts et Métiers, où le cabinet est déjà intervenu il y a quelques semaines et interviendra chaque trimestre dès 2014, de manière à satisfaire la curiosité des Gadz'Arts sur l'international, et mieux encore apporter des réponses concrètes à leurs questions. J'en suis ravi !
Le rythme et le ton normaux de parution reprendront dès lundi.
Pour en savoir plus : Jacques-Olivier Meyer, DG INTELFI, +33(0)1.47.56.11.81, jomeyer(at)intelfi.com