Ca y est.
Quoiqu'il arrive d'ici deux semaines, l'année 2013 sera terminée "business-wise". Mise à part l'omniprésente et obsédante crise, répétée, déformée, amplifiée ad nauseum, que retenir de l'année (presque) écoulée "quand je serai bien vieille le soir à la chandelle", à raconter à une nombreuse descendance attentive, silencieuse, les seules interruptions envisageables du discours du vieux sage étant les crépitements du feu ? Je n'ai hélas pas le temps de l'écrire "à la manière de" ce qui est un exercice intéressant. Si le temps l'avait permis, j'aurais raconté 2013 à la manière de Victor Hugo dans Les Misérables, de Georges Pérec dans La Disparition, de François Jacob dans La Logique du Vivant, de ... Guillaume Musso dans ... le titre du roman blockbuster de ces fêtes (Ils avaient réservé dans le même restaurant à la même heure la même table, ils y étaient et pourtant, ils ne se sont jamais rencontrés ...),instant de la publicité radio auquel je me coupe régulièrement le visage en me rasant, pris d'un raptus d'agacement ... J'aurais plutôt retenu "Le Quatrième Mur" de Sorj Chalandon, qui est superbe. Fermez le ban, ce blog n'a aucune vocation a receler les minutes d'un salon littéraire ni son auteur à en être capable.
Que dire de 2013, concrètement, puisque si vous avez eu la patience de lire ce billet jusqu'ici, vous avez passé le pire et la suite va vous sembler aussi légère que l'huile de Tournesol à ce cher Tryphon dans Tintin.
2013, c'est citius, alitus, fortius, la devise des J.O.Plus loin, plus haut, plus fort.
Loin parce que la mobilité confirme sa tendance pluri-annuelle : celles et ceux qui "s'expatrient" partent de plus en plus loin. Après avoir préféré l'Europe il y a 30 ans, ils ont franchi un océan il y a 20 ans (Amérique du Nord), orienté la barre plein sud et passé l'isthme et le canal du même nom (Suez) pour aborder les amériques non Yankee, puis il y a 10 ans, dérivé rapidement vers les gisements de croissance à deux chiffres, traversé le pacifique pour l'Asie (Enfin les 4 types de pays qui composent l'Asie (Japon, Chine et HK, Malaisie, Indonésie, Inde ... ), la différenciation étant aussi culturelle que profesionnelle et privée.
Ils ont décidé ? Il s'agit bien sur des entreprises locales ou européennes se développant à l'international, pour 90% des cas, seules 10% des mobilités (VIE et lonesome cow-boys) étant d'initiative purement personnelle et mobilisant une strate particulière, celle des jeunes diplômés solitaires décidés à partir coûte que coûte pour se forger une expérience lointaine, quitte à partager le statut et le niveau de vie des locaux, ce qui est moins impliquant à Stuttgart/Madrid qu'à Shenzen, mais c'est un avis complètement personnel.
Ce qui l'est moins, c'est que la valeur de revente d'une mobilité internationale est fonction croissante de la distance et des différences des marchés et cultures... dès lors qu'on s'adresse à des entreprises susceptibles d'employer ces expériences-ci, c'est-à-dire déjà présente sur ces marchés, plutôt en phase de conquêtes qu'une fois stabilisées, ou primo-accédantes sur ces marchés.
Comment se faire connaître lorsqu'on revient de pays à valeur ajoutée forte et qu'on souhaite valoriser cette expérience dans son pays d'origine qui se trouve être la France ? Et bien étonnemment, un peu comme on s'y prendrait pour trouver son job dans un pays lointain.
On pensera spontanément aux chasseurs de tête, qui généralement à Paris, ne sont pas les plus internationaux par rapport à leurs homologues d'autres grandes capitales. Bien des stratégies sont utilisables, l'une des plus payantes, d'expérience, nécessite de mettre en oeuvre les bases du "Business Intelligence", c'est à dire de passer beaucoup du temps à rechercher des entreprises présentes sur ces marchés, au degré de maturité précisé ci-dessus. Internet est d'une aide précieuse, mais vous indiquera rarement si le marché chinois est traité pour la maison-mère par un agent, des revendeurs, une filiale, une JV, d'où l'intérêt d'utiliser les réseaux disponibles, du plus général, statique et auto-déclaratif (Linkedin) au mieux qualifié (relations personnelles de ses propres relations...)
2014 année fructueuse et optimiste : propos peu répandu, et pourquoi donc ? Tout simplement parce que les marchés d'emploi internationaux ont pour leur grande majorté atteint après bien des "PSE et plan sociaux" successifs, les effectifs minima pour faire correcetement "tourner" leurs installations. Effet classique de stock donc, auquel s'ajoute un effet "nouvelles qualifications". Qui peut se passer de spécialistes de la supply chain, des softwares all-in-one qui nécessitent quelques (dizaines de) millions et années de mise en route avant d'être définitivement adoptés ou ... abandonnés (cf. Louvois et ses nombreux prédecesseurs) et les modifications de qualifications, les formations et parfois même les PSE et recrutements destinés à adapter les compétences d'un effectif au fonctionnement d'un nouveau logicile de ... gestion-compta-finance. Pas de prévisions par secteur et métier, le marronnier paraîtra dans tous les bons magazines en janvier et septembre, avec le salaire des cadres.
Altius ? simplement parce que le marché de l'emploi renoue avec les promotions dites verticales. En période de crises structurelles, les groupes accordent une priorité à la SECURITE, en promouvant des cadres ayant fait leurs preuves dans le Groupe, et dont les performances et l'assertivité sont plus simples à imaginer que celles d'un nouvel embauché provenant d'un secteur tiers. Il est assez loin le temps où le laboratoire à idées était en plein fonctionnement, certains l'appelaient d'ailleurs le déconomètre, tant les succès étaient assez rares, et en tout cas peu valorisés comparativement au tintamarre des échecs. On pense dans l'industrie pharmaceutique au recrutement de chefs de produit ou chefs de groupe venant de la grande distribution, et qui moyennant une formation au médicament et à son éthique, devaient pouvoir inciter les médecins à prescrire plus encore certaines molécules parmi les plus distribuées et reproduites sous divers noms commerciaux.
On espère que ce recrutement endogène n'aura qu'un temps, tant la consanguinité professionnelle peut générer des monstres managériaux. A suivre !
Fortius : faire mieux avec moins. C'est là qu'Intelfi développe ses nouveaux clients, parmi les DRH qui ne possèdent pas nécessairement la pratique des techniques quantitatives permettant d'optimiser les frais de personnel résidents ou ceux des détachés, expatriés ou localisés par rapport à leur "net en poche". Intelfi intervient pour qualitativement et quantitativement, accompagner les DRH et mes directions financières dans la mesure et l'optimisation des frais de personnel. Autrement dit, l'époque au cours de laquelle une solide expertise en droit du travail français pouvait suffire à fonder la légitimité de la fonction RH. Savoir compter, prévoir, anticiper, être l'interlocuteur interne de référence pour les coûts de personnel qui peuvent représenter 50 à 80% de la valeur ajoutée de l'entreprise n'est plus une option.
En résumé et cet article s'arrête ici pour aujourd'hui, le cabinet ferme ses portes le 20 décembre 2013 et les réouvrira le 7 janvier de l'année. En cas d'urgence, et il y en a parfois à cette époque de l'année, contacter le +33(0)6.85.98.26.04.
Tous mes voeux de sérénité, calme et antistress pour d'excellentes fêtes !!!