Crises, repères en repositionnement ou effacés, évolution des motivations des salariés et de leurs employeurs pour la mobilité internationale : la période est riche en changements. Quelles tendances peut-on en déduire pour 2012 ?
1/ les mobilités de "fuite" sont plus nombreuses. Ceux qui partent convaincus que la croissance de la zone euro, voir en occident, sera insuffisante pour leur assurer un emploi stable ainsi que des revenus proportionnels à leur motivation et leurs performances osent le dire.
2/ réseaux et projet : ces mobilités sont engagées par les candidats en utilisant (ou pas) le réseau de leur entreprise. Ils créent un projet professionnel d'apporteur de compétences à négocier sur place, soit depuis leur pays d'origine, soit en se rendant directement dans le pays ou la région ciblés. Plus d'autonomie par rapport à l'entreprise donc.
3/ timing : ce sont des projets à court moyen terme, pour une échéance comprise entre 3 et 9 mois
4/ qui : à 80% des jeunes diplômés BAC + 5 minimum disposant de 5 années d'expérience au maximum, généralement sans liens familiaux descendants dans leur pays d'origine, prêts à boucler leur valises (légères) assez rapidement.
5/ où : en Asie, principalement : 15 premières villes de Chine et HK, Malaisie, Indonésie, Singapour et dans certains pays et surtouts émirats du moyen-orient.
6/ avec qui : seul ou à 2, le conjoint ayant fréquemment engagé sa recherche en même temps et échappant (plus que les autres expats) à la perte de son job du fait de l'expatriation de l'autre
7/ statut : on se rapproche du contrat local ... pour les locaux, seule la compétence différentielle par rapport aux salariés locaux pouvant faire progresser sensiblement la rémunération.
8/ package/conditions : pas ou peu d'allocation logement, de prise en charge même partielle des surcoûts santé/chômage/retraite en France... qui ne figurent pas au top 10 des priorités énoncées par ces expatriés... quitte à s'en occuper un peu plus tard (3/5 ans) ou en 2ème partie de carrière, lorsque c'est devenu techniquement impossible (racheter des trimestres est limité en nombre) ou financièrement trop coûteux (mon train de vie familial m'incite à arbitrer plus vers la consommation courante qu'une épargne retraite, quelle qu'en soit la forme)
9/ retour : l'annonce est quasi systématiquement celle d'un départ définitif, 80% de ces internationaux étant de retour, pour des raisons diverses, dans les 4/5 ans. On se demande si ce comportement validé depuis une quinzaine d'années se perpétuera au cours des 5 prochaines. A suivre,
10/ what's next : assez coupés de leur pays d'origine, ces expatriés là trouvent le retour subi ou souhaité difficile, leurs ex-réseaux ayant progressé et prospéré sans eux, les gaps culturels entre leur pays d'origine et d'expats s'étant creusés, sans qu'ils en aient nécessairement pris la mesure. C'est sur ce volet que les déceptions sont fréquentes, tant l'expatriation a pu être un succès ... qu'il est difficile, sans préparation, de valoriser au moment du retour dans son pays d'origine.
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